1. Là ou l'histoire commence...

1. Là ou l'histoire commence...

C'est en juin 2009, l'année dernière donc, que je reçois un appel de Cyrille.

Cyrille, mon ami de toujours, en Australie depuis 8 mois, souhaite me parler de quelque chose : "J'ai quelque chose à te proposer ; c'est un peu fou, mais il n'y a qu'avec toi que je pourrai le faire..."

- Si c'est fou, vas-y dis moi ?

- Revenir d'Australie jusqu'en France a moto.

- Ah oui, c'est complètement fou !

La chose est lancée. C'est dit. Rien est fait, tout est à faire, rien n'est sure.

Le hic ? J'ai un boulot, je m'y sens bien, c'est certain c'est en France, a Paris, je suis revenu depuis 8 mois du Canada et le voyage me manque déjà. La moto ? Cela fait un bout de temps que je ne suis pas remonte sur une moto, comment sont mes reflexes ? Est-ce que je sais encore passer les vitesses ? Les finances ? Un projet comme celui-là ne doit pas être donné ; il faut en faire l'état et calculer le temps nécessaire pour économiser...

Tant de questions et d'interrogations qui ne peuvent pas être résolues en quelques jours. D'autant que le projet parait inaccessible.

Mais l'idée est la, le temps ne presse pas et elle peut faire son chemin :

Documentations, recherches Internet, itinéraires, visas, moto, budget... ce projet dont je parle a des amis en rigolant trotte dans ma tête, pire, me hante... J'en rêve la nuit !

 

2. Pas le temps...

...Ma vie suit son cours. Les projets professionnels que j’essai de développer depuis mon retour du Canada tombent à l’eau.

Mais d’un autre cote, au bout de mon 3eme mois de travail, on me propose une promotion, avec une mission et un challenge intéressant ; puis courant de l’été, les clés de l’entreprise pendant que la direction est en vacances.

Le projet est un peu mis de cote, tout en restant dans un coin de ma tête ; surtout que Cyrille m’envoi régulièrement par email des liens vers des sites de gens ayant déjà fait ce genre de voyage.  

Que faire ?

Je suis célibataire, sans enfant, je n’envisage pas pour le moment de faire carrière dans une société…

Le voyage me manque, vraiment ; je n’ai qu’une envie c’est de repartir ; à nouveau avoir cette adrénaline de la découverte d’un nouveau pays, d’un nouveau continent, d’une nouvelle culture et de nouvelles personnes…

3. Le coup de tête…

Mi-novembre 2009, c’est décidé. Sur un coup de tête je me connecte au site de l’ambassade d’Australie. Je remplis les formulaires, je paye et POUF, 20 minutes après j’ai mon « Working Holiday VISA » valable pour un an a partir de mon arrivée sur le territoire. 

Je n’ai pas encore d’idée sur la date de mon départ. Il faut que je l’annonce à mon travail…

Comment vont-ils le prendre ? Ma mission n’est pas finie et je suis en plein développement. Je ne peux pas partir sans leur laisser le temps de trouver un remplaçant, ni sans avoir finalisé les dossiers sur lesquels je suis en train de travailler.

Début décembre, rendez-vous avec le DRH. Soulagement, ils le prennent « bien », mais souhaitent me garder. On me parle d’une promotion rapide dans les 6 mois. Je dois y réfléchir, c’est intéressant.

15 jours de délais et je confirme ma décision. Je pars en Australie !

Calculs rapides, j’ai un mariage fin mai que je ne peux pas louper. Il me faut 5 mois pour finaliser mes dossiers et cela leur laisse le temps de trouver quelqu’un. Parfait ! C’est annoncé, 5 mois de préavis, je partirai le 1^er mai de mon travail, puis mi-juin chez les Kangourous !

La décision est prise, j’ai mes papiers, maintenant je pars pourquoi ? Travailler pendant un an en Australie ? Perfectionner mon Anglais ? Étoffer mon CV ? Ou toujours ce projet qui ne sort pas de ma tête ?...

4. Cyrille

Cyrille est un ami. Le genre d’ami que je considère comme mon frère. Celui qui, dans n’importe quelle situation, est capable de deviner pourquoi je ne dis rien, pourquoi j’ai un sourire en coin, ou pourquoi je fais la tête.

Cyrille est d’un tempérament évasif. On peut souvent le surprendre à rêver éveiller, faire travailler son imagination en inventant les différentes issues d’une situation ; de l’aboutissement le plus simple, au plus farfelu.

Cyrille a effectue son premier grand voyage vers l’âge de 17 ans. Un an dans une famille d’accueil en Nouvelle Zélande afin d’apprendre l’Anglais et de vivre une expérience unique.

Nous nous sommes connus au Lycée, en 1ere. Je venais d’arriver a Nantes, je ne connaissais pas grand monde, et nous nous sommes retrouve dans la même classe.

Le courant est bien passe, rapidement. Cyrille débutait une formation de sauveteur en mer, et me propose de faire de même. C’est parti pour notre premier projet commun.

Apres un an de formation et 8 diplômes obtenus, nous voila l’été d’après sur les plages à jouer a « Alerte a Malibu ».

5. Les retrouvailles

Mi-décembre 2009, Cyrille revient d’Australie pour les fêtes de fin d’année, et pour un mois et demi. Comme a l’accoutumé, je viens le chercher a l’aéroport, et on se fait un bon resto parisien.

C’est bon de le revoir, enfin nous pouvons en parler de vive voix. La communication via Internet ou le téléphone, c’est sympa mais cela ne permet pas de voir la réaction de l’autre.

 Je lui apprends donc que c’est décidé, je pars en Australie. Mes idées pour ce voyage sont pour le moment uniquement professionnelles. J’aborde tout de même l’éventualité de faire le tour d’Australie à moto… A voir…

Nous sommes encore loin de savoir ce qu’un grand trajet d’Australie jusqu’en France implique, c’est difficile a matérialiser ; mon esprit cartésien n’arrive pas à se projeter dans cette folle épopée sans avoir du concret à se mettre sous la dent…

 Le mois de janvier se passe,  ce n’est pas la grande forme. Grosse remise en question due au changement de vie à venir. Pour amplifier la chose les résultats au travail ne sont pas au rendez-vous, la situation morose de l’automobile en ce début d’année se fait ressentir.

Mes semaines sont chargées, j’économise, je n’ai pas trop le temps d’aller a Nantes…

Que vais-je faire en Australie ? Quels contacts relancer dans mon réseau ? Je ne sais pas… Je ne sais plus…

2 février, c’est déjà le temps pour Cyrille de repartir en Australie. Grosse fête a Nantes pour son départ, c’est génial.

Tous ses amis sont la et cela me permet de revoir du monde en me rappelant les années étudiantes.

Départ pour Paris puis a l’aéroport. La tradition oblige, je l’emmène !

  

C’est le déclic, ca y est, je me projette. Il faut que je m’organise, que je matérialise le projet. Pour la première fois, je l’ai, cette adrénaline de l’aventure, les envies, l’excitation ! Je scrute les annonces, passe des coups de files, visite des concessionnaires, et puis la, ce samedi de février je la vois. Elle est parfaite, c’est la moto dont je rêve depuis que j’ai mon permis.

C’est une bonne affaire, je vais voir le concessionnaire, il y a du monde d’intéressé. L’annonce n’est la que depuis le matin. Essai routier, BINGO ! Je sais encore passer les vitesses !!! C’est bon, c’est réglé, je viendrai la chercher le mardi suivant…